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Παρασκευή 2 Μαρτίου 2018

5 - Interview de Dimitri Kitsikis à la revue québécoise «Le Harfang»


5 - Entrevue de Dimitri Kitsikis
Professeur émérite, département d’Histoire, Université d’Ottawa,
Membre régulier de la Société royale du Canada,
Président d’honneur de la Fondation publique «Dimitri Kitsikis»,
donnée le 11 août 2016
et publiée dans la revue québécoise «Le Harfang», en avril 2017


Le Harfang - De nombreux aspects de l’indépendance du Québec ont été  
étudiés par les think-tanks et les partis souverainistes au cours des dernières décennies. Considérez-vous que l’aspect géopolitique a été suffisamment étudié ?

D.K - Non. La géopolitique était bannie en Occident (et donc dans son appendice québécois) jusqu’à la chute du camp communiste, en 1989, car elle était considérée liée à Karl Haushofer et à la théorie hitlérienne de l’espace vital. Moi-même, en tant que spécialiste de géopolitique, continuateur de Halford Mackinder et de Karl Haushofer, j’étais considéré comme fasciste. De même, était considérée comme anti-scientifique l’étude de la psychologie des peuples, à laquelle je m’adonnais, et comme secondaire toute explication fondée sur le fait civilisationnel et religieux.

Ce qui dominait alors, chez les universitaires québécois des relations internationales était une explication marxiste édulcorée de lutte des classes, dans le contexte de l’affrontement entre le camp capitaliste et le camp socialiste. Avec une connaissance presque inexistante de la géographie mondiale, un spécialiste pakistanais du Tibet, à l’Université Laval, était considéré comme un extra-terrestre. Un autre universitaire québécois de relations internationales mettait sur le même pied la Roumanie communiste et la Mongolie communiste, parce que ces deux pays appartenaient à l’époque au camp communiste, sans tenir compte du fait qu’ils étaient inclus, depuis toujours, dans deux régions de civilisation différentes, la Roumanie à la Région intermédiaire et la Mongolie à l’Extrême-Orient.

Après 1989 et la chute du camp communiste, la géopolitique devint à la mode et tous ceux qui s’occupaient de relations internationales s’autoproclamèrent géopoliticiens. Cela devint franchement comique.


H – Projetons-nous dans un scénario fictif de Québec souverain.  
Croyez-vous qu’un état francophone, au sein d’un bloc anglo-saxon, serait politiquement viable?

D.K. - Oui et non. Oui, en tant que petit pays, protectorat des États-Unis, comme le Kossovo ou le Kuweit, par exemple. Non, en tant que pays puissant et influant, comme l’est Israël, par exemple.

Fondé, sur ma connaissance de l’Empire ottoman qui était une confédération multi-religieuse et multi-ethnique et de son démembrement en États-nations, je considère que la fondation de la Grèce, du Kossovo ou de la Syrie, en tant qu’États-nations, les a rendus entièrement dépendants des Grandes Puissances, alors que son maintien dans l’Empire ottoman leur avait permis de jouir d’une décentralisation administrative et d’une autonomie de leur religion, de leur langue et de leurs coutumes.

Dans l’État indépendant de Grèce, par exemple, il a toujours existé deux partis, celui des indépendantistes qui se félicitaient de la sécession de 1821 et les fédéralistes qui regrettaient que la Grèce se soit détachée de l’Empire ottoman. Aujourd’hui, le camp fédéraliste reprend du poil de la bête.  


H -  Quelles garanties aurait un Québec souverain pour se défendre, face à des voisins, comme les Etats-Unis et le Canada ?

D.K. - Aucune garantie, sauf si le Québec se liait immédiatement, dans un contexte confédéral, à la France

H -  Marine Le Pen, lors de son passage à Québec a discuté de l’idée de  refaire un bloc d’influence, genre Commonwealth, basé sur la  
Francophonie. Par le passé, plusieurs penseurs comme Raoul Roy ont  
avancé l’idée de Francité, ce qui est très différent. Existe-t-il une solidarité francophone et la Francophonie pourrait-elle devenir un contrepoids aux puissances anglo-saxonnes ?

D.K. - Bien que partisan de Marine Le Pen, je considère comme seule planche de salut pour le Québec, non pas le Commonwealth francophone, à l’exemple du Commonwealth britannique, mais la francité, fondée sur la race. Le mot race ne doit pas être pris dans le sens raciste, mais dans le sens de «genos» grec, qui n’est ni la nation, ni la communauté de sang, mais une origine historique commune, fondée sur la langue et la religion.

Je considère que la révolution tranquille au Québec, ainsi que Vatican II en Europe, dans les années 1960, a été un coup de poignard porté à la francité, car jusqu’ à cette époque, l’entité France-Québec était la fille aînée de l’Église. Sa déchristianisation brutale a marqué la fin du fait français. Seul un régime musclé de Marine Le Pen, avec le soutien d’un Québec fasciste intégriste, pourrait renverser la vapeur.

H - Par ailleurs, l’émergence d’un monde multipolaire nuirait-il ou  serait-il bénéfique à la création d’un Québec souverain ?

D.K. - Toute unification de la planète sous la houlette du globalisme des banques marque la fin des peuples, des civilisations et des religions. Un monde multipolaire s’impose, fondé sur les civilisations et les cultures. Le monde chrétien ne peut que s’opposer au monde musulman et le Québec appartient au monde chrétien.


H - Plusieurs penseurs, comme Pierre Hillard, avance que les  
indépendantismes nuisent finalement, car ils affaiblissent les nations  face aux organismes supranationaux (Union européenne). Partagez-vous  cette opinion et cela s’applique-t-il au Québec ?

D.K. - L’Union européenne est moribonde. Il s’agit du passé. Les organismes supranationaux sont actuellement aux mains des banques et donc nuisibles. L’indépendantisme doit s’adapter aux confédérations, telles que celle de la francité.


H -  L’eau semble devenir un enjeu géopolitique majeur à l’échelle  
mondiale, le Québec, importante réserve d’eau potable, en fait-il  
assez pour défendre cette ressource et en tirer avantage ?

D.K. - L’eau, mondialement, est devenue aussi importante que le pétrole. Le Québec devrait revendiquer énergiquement sa part, dans l’exploitation de l’Océan arctique qui, de plus en plus, deviendra un centre géopolitique mondial. Le Québec doit avoir les yeux fixés sur le nord, vers la mer Arctique qui la sépare de la Russie, et non vers le sud, vers les Etats-Unis et l’Amérique latine.


H - La religion semble revenir à l’avant-plan, en géopolitique, au  
Moyen-Orient, mais aussi en Europe de l’Est et même aux Etats-Unis où  la religion est souvent invoquée par les néo-conservateurs. Croyez-vous  que l’Occident reviendra, à moyen ou long terme, à une religiosité plus  marquée ?

D.K. - André Malraux dans les années 1960, au moment même où le Québec et la France se suicidaient religieusement, avait prévu que le XXIe siècle serait religieux. Actuellement, le Québec demeure une momie despiritualisée. Il est temps que le catholicisme revienne au galop.

H - L’adhésion à l’OTAN, l’ALENA et autres représente-elle un boulet  
pour l’émancipation du Québec ?

D.K. - L’OTAN a déjà été condamnée par Donald Trump comme surannée. Son arrivée, fort souhaitée, à la présidence des États-Unis donnera la réponse à cette question.


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2 σχόλια:

  1. Afin de répandre l'idéologie du national-bolchevisme, non seulement en Grèce, mais également en France, au travers de ma collaboration avec les éditions Ars Magna, de Nantes et les éditions Avatar,de Paris,j'ai également collaboré avec les nationalistes québécois et, plus précisément avec le «Cercle Jeune Nation» animé par l'intégriste catholique, le professeur Jean-Claude Dupuis.Dans son ouvrage ci-dessous,Dupuis retrace les grandes lignes de notre action commune dans le Québec des années 1990, au travers de notre revue «Cahiers de Jeune Nation», dans laquelle j'avais publié plusieurs articles.Dimitri Kitsikis
    https://manuscritdepot.com/livres-gratuits/pdf-livres/n.jean-claude-dupuis.4.pd

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  2. Voir, en particulier, le livre de Jean-Claude Dupuis, «Au temps de Jeune-Nation». Dimitri Kitsikis

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